12.05.2022
Les entreprises françaises sont confiantes dans leurs perspectives de croissance.
La nouvelle édition 2021 publiée par Intrum, leader européen du credit management dresse un état des lieux de la situation financière des entreprises françaises, face à la crise sanitaire due à la Covid-19. Comment se préparent-elles à une récession économique ? Comment envisagent-elles leur croissance ? Quelle est leur prise de position face aux délais de paiement ? L’étude a été menée auprès de 609 entreprises (PME et Grands Groupes) françaises ainsi que 11 187 entreprises en Europe entre janvier et avril 2021.
« Les aides publiques protègent les revenus et la Trésorerie. Grâce, à ette intervention plus d'un tiers des entreprises françaises (36 %) déclarent que la pandémie a eu moins d'impact sur leurs revenus et leur trésorerie qu'elles ne l'avaient prévu au cours des premiers mois de la crise - soit six points de pourcentage de plus que la moyenne et le niveau le plus élevé en Europe », introduit Jean-Luc Ferraton, Directeur Général France Intrum.
Cependant, le risque de retard de paiement des débiteurs met les entreprises sous pression. Près des deux tiers des entreprises françaises (64 %) sont plus que jamais préoccupées par la capacité de leurs débiteurs à les payer à temps.
En prévision d'un ralentissement économique, trois entreprises sur dix (31 %) prévoient de réduire leurs coûts (contre 28 % pour la moyenne européenne), et un quart (25 %) prévoit de sécuriser plus rapidement les paiements et d'adopter une approche plus prudente en matière d'endettement.
Principaux enseignements des entreprises françaises :
L’impact de la Covid-19, un levier pour certains
La crise sanitaire n’a pas impacté les entreprises de la même manière selon leur secteur d’activité.
Une raison simple : les nombreuses aides accordées par l’Etat aux entreprises du commerce notamment, leur ont permis de faire face à ce bouleversement économique.
36% d’entre elles estiment que la Covid-19 a eu moins d’impact sur leurs revenus et leur trésorerie qu’ils ne le craignaient durant les premiers mois de la crise.
Parmi les mesures prises par les entreprises pour résister : 34% d’entre elles, affirment avoir accéléré leur digitalisation, 26% ont demandé des délais de paiement supplémentaires à leurs fournisseurs et 24%, des extensions de leur prêt auprès de leurs banques.
La Covid-19 a également permis à de nombreuses entreprises de revoir l’organisation de leur activité.
60% des répondants affirment que cette période les a incités à améliorer la gestion du risque lié aux retards de paiements. Cette prise de conscience s’est majoritairement faite chez les PME (67% des répondants)
Malgré une récession attendue par de nombreuses entreprises,
44% des entreprises françaises se montrent très enthousiastes concernant l’avenir de leur entreprise et la reprise de leur croissance (45% moyenne en Europe).
Si 36% des entreprises interrogées estiment que la crise sanitaire aura un impact négatif sur leur entreprise dans les 6 prochains mois, elles sont en revanche plus nombreuses à envisager l’avenir de façon positive. Elles souhaitent notamment mettre en place des initiatives stratégiques et 30% d’entre elles, affirment que réduire les coûts de façon généralisée sera une priorité en 2021.
Une volonté accrue d’accélérer les délais de paiement, pour améliorer les démarches RSE
Pour 70% des répondants, des paiements plus rapides de la part de leurs clients, permettraient à leur entreprise d’améliorer leur écoresponsabilité.
Le non-respect des délais de paiements met les entreprises sous pression et les empêche de réaliser certains investissements en matière de RSE. En effet, 72% des entreprises du secteur du transport et de la logistique, affirment que des paiements plus rapides de leurs fournisseurs leur permettraient d’améliorer leur écoresponsabilité.
On peut toutefois noter que les grandes entreprises ont fait preuve de davantage de souplesse auprès des PME, en effet :
51 % d’entre elles ont accepté de rallonger leurs délais de paiements auprès des PME contre 40% en 2020.
Toutefois, si l’année dernière, 64% des entreprises avaient accepté des délais de paiements plus longs pour ne pas dégrader la relation commerciale avec leurs clients, elles ne sont que 48% cette année.
Principaux enseignements Europe Globale :
« Les entreprises d'Europe centrale sont plus confiantes quant aux perspectives de risque pour l'année à venir. Alors que le déploiement des vaccins s'accélère en Europe centrale et que les aides publiques sont encore en vigueur pour protèger les revenus et la trésorerie des entreprises, celles-ci semblent plus confiantes dans les perspectives de risque pour l'année à venir que leurs homologues d'autres régions d'Europe », confirme Jean-Luc Ferraton, Directeur Général Intrum France
Selon l'European Payment Report 2021 d'Intrum, une entreprise sur deux (49 %) reconnaît avoir eu de la chance de survivre à l'impact du Covid-19 sur ses revenus et sa trésorerie. Huit entreprises sur dix (79 %) s'attendent à ce que leurs marges bénéficiaires diminuent à cause de la pandémie, et 55 % les ont déjà vues baisser.
La plupart des entreprises ont décidé d'adopter une approche plus proactive en matière de liquidités, 59 % d'entre elles déclarant que Covid-19 les a motivées à mieux atténuer le risque de retard de paiement pour leur entreprise.
Elles sont moins susceptibles de négocier les conditions de paiement qu'auparavant (22 % ne le feraient pas, contre 15 % en 2020) ou d'accepter des conditions plus longues assorties d'un supplément (13 %, contre 42 % en 2020).
Au cours des 12 derniers mois, le délai moyen de paiement s'est réduit pour les clients gouvernementaux et B2B des répondants, passant respectivement de 15 à 10 jours et de 14 à 11 jours, tandis qu'il a légèrement augmenté pour les consommateurs. Dans le secteur B2B, les clients effectuent leurs paiements plus rapidement dans les secteurs de l'industrie, de la chimie, de l'immobilier et de la construction qu'au printemps 2020. L'écart s'est toutefois creusé dans les secteurs du transport et de la logistique et des services aux entreprises au cours de la même période, car les entreprises de logistique ont dû faire face à des chaînes d'approvisionnement perturbées et les entreprises de services aux entreprises ont dû s'adapter au fonctionnement en ligne.
Les retards de paiement sont en tête des priorités. Près de 80 % d'entre elles considèrent que les longs délais de paiement et les conséquences des retards de paiement sont une problématique - plus qu'il y a 12 mois. Aujourd’hui, plus d'un tiers (37 %) affirme que les retards de paiement entravent la croissance, soit 10 points de pourcentage de plus qu'en 2020.
« Dans ce contexte, des flux de trésorerie durables et une rentabilité à long terme sont plus importants que jamais. La reprise économique dépend d'un traitement responsable des paiements, d'une gestion saine du crédit et de l'accès à des conditions de concurrence équitables. Dans cette optique, il est de plus en plus nécessaire de mettre en place un cadre juridique complet qui englobe la réglementation au niveau de l'UE, telle que la directive européenne sur les retards de paiement, ainsi que les récentes initiatives visant à lutter contre les prêts non performants. » conclut Anders Engdhal CEO INTRUM.
Méthodologie de l’étude :
Le rapport est basé sur une enquête externe menée auprès de 11 187 entreprises en Europe. En France, 609 entreprises ont participé à l'enquête. L'enquête a été menée simultanément dans 29 pays européens entre le 26 janvier et le 16 avril 2021 auprès de PME et grandes entreprises